Les propos de Charles Leclerc avant le Grand Prix de Monaco prennent peut-être aujourd’hui leur véritable sens, au-delà du corporatisme qu’ils semblaient exprimer ; ceux d’un pilote défendant son patron dans une forme de continuité bienveillante. À domicile, le Monégasque avait assuré que Frédéric Vasseur, arrivé à Maranello début 2023, restait l’homme de la situation pour faire revenir Ferrari au sommet. Un pinacle que la Scuderia n’a plus tutoyé depuis 2007 avec un pilote, et 2008 en tant qu’équipe.
La “silly season”, traditionnellement lancée sur le Rocher, aurait donc juste une semaine de retard. Car le paddock du Grand Prix d’Espagne bruisse de rumeurs et de questions sur l’avenir de Max Verstappen, pilote le plus bankable du plateau, et celui de son patron chez Red Bull. Mais ce serait trop simple si on se limitait à cela : il y a aussi les spéculations sur les ambitions grandissantes d’Aston Martin et – cause ou conséquence de tout ça – la nécessité de l’écurie italienne de redevenir elle-même.
Elkann fan d’Horner
En conférence de presse FIA vendredi, Christian Horner a apporté un démenti à la rumeur qui l’envoie chez Ferrari, en lieu et place de Frédéric Vasseur, le manager des rouges qui passe de plus en plus de temps à assurer que tout va pour le mieux entre sa recrue Lewis Hamilton et son ingénieur Ricardo Adami ; que Charles Leclerc est l’autre centre du projet ferrariste et que le département technique est en train de bonifier la SF25.
John Elkann et Frederic Vasseur (Ferrari) lors des tests à Sakhir, le 28 février 2025
Crédit: Getty Images
Pourquoi, quand on y pense, cette connexion Horner – Ferrari ? Parce que John Elkann, président du constructeur Ferrari, en pincerait pour le manager anglais de Milton Keynes ; comme il en pinçait il y a quelques mois pour Lewis Hamilton. Un autre Anglais jugé intransférable, fidèle à son employeur avec force déclamation et contrat bien ficelé…
“Mon italien est pire que l’anglais de Flavio”
“Écoutez, c’est toujours flatteur d’être associé à d’autres équipes, bien sûr, mais je suis entièrement dévoué à Red Bull ; cela a toujours été le cas et ça le sera certainement à long terme, a répondu Horner, dans son canapé barcelonais. Il y a toujours beaucoup de spéculations dans ce milieu, des gens qui arrivent ici, qui partent là-bas, etc. Je pense que les membres de l’équipe savent exactement quelle est la situation.” Et de finir par s’en amuser, en rapprochant sa situation de celle de Flavio Briatore, le conseiller exécutif chez Alpine, assis à ses côtés, : “Mon italien est pire que l’anglais de Flavio, alors comment ça pourrait marcher ?” Mais peut-être Horner pourrait tout simplement rappeler ses convictions de “brexiter” pour traduire sa difficulté de sortir de son bureau anglais.
La greffe ne prendrait peut-être pas pour cette raison ou une autre, comme elle n’a pas l’air de prendre pour Lewis Hamilton, qui a suggéré dernièrement à son ingénieur italien de réfléchir à son plan de course en prenant un… thé, au lieu d’un expresso tellement plus italien…
Horner et son CV XXL
Pour comprendre cet appel du pied de John Elkann, il faut rappeler sa volonté exprimée fin 2022 de gagner un titre “d’ici 2026”. Un souhait rendu caduc cette année, qui renvoie désormais à une urgence puisque sauf miracle, auquel croit encore Charles Leclerc, Fred Vasseur ne ramènera pas le titre cette année.
Est-ce que ce nouvel échec justifierait cette nécessité ? C’est la question. Mais impossible d’empêcher le grand patron de Ferrari de voir en Horner l’homme qui a remporté huit titres des pilotes et six des constructeurs, en sus d’une centaine de victoires. Et d’oublier le contrat liant le boss à son équipe de toujours jusqu’en 2030. Et qu’à ce CV long comme le bras se combinerait cette habitude de Ferrari de la fuite en avant, afin de s’acheter un temps que l’on n’a paradoxalement pas à Maranello. “Je ne suis pas convaincu que Ferrari ait la patience nécessaire, mais c’était la même chose avec Jean Todt et Michael Schumacher au début”, confiait Mattia Binotto en 2022, juste avant d’être remplacé par Fred Vasseur.
Newey sait ce qu’il doit faire pour attirer Verstappen
Mais encore une fois, c’est le grand tournant de 2026 qui excite la concurrence, considérant que l’écurie autrichienne aura bien du mal à rouler devant avec le premier moteur de sa conception. Sans Adrian Newey, dont le départ se fait sentir sur le rendement du châssis depuis un an. Une réalité qui fait vaciller Max Verstappen, l’autre clé de voûte de Red Bull, qui devrait rester un an de plus en vertu d’une clause – être dans le top 4 mondial au soir du Grand Prix d’Autriche le 22 juin selon les révélations de motorsport.com.
Mais après ? C’est ce à quoi pense Adrian Newey, passé sous pavillon Aston Martin, quand il expliquait au Grand Prix de Monaco : “Max est clairement un talent incroyable, un compétiteur hors norme. L’équation est simple pour lui : choisir l’équipe qui lui fournira la voiture la plus rapide. Si un jour on veut l’attirer, la première chose à faire sera de concevoir une voiture rapide.”
Si rien n’est gravé dans le marbre, Horner, Verstappen et Newey sentent bien que 2026 pourrait marquer un tournant pour Red Bull. Avec son sens de l’anticipation qu’on lui connait, le paddock paraît prêt pour les grandes manœuvres.
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