Roland-Garros 2025 – “Une vibration que je ne saurais expliquer” : Fonseca, le Brésil et “Guga”

Roland-Garros 2025 – “Une vibration que je ne saurais expliquer” : Fonseca, le Brésil et “Guga”



Une douce folie s’empare de Roland-Garros quand Joao Fonseca apparait. Il n’a pourtant que 18 ans et pointe à la 65e place mondiale. Mais des longues files d’attente se forment dès qu’il joue sur les terrains du Grand Chelem parisien. La température monte de plusieurs degrés, les décibels grimpent également et des tee-shirts jaune et vert fleurissent dans les tribunes. Et ce sera encore la même histoire ce samedi sur le court Simonne-Mathieu, où le nouveau phénomène du circuit va défier Jack Draper dans un duel alléchant.

Si vous suivez juste un peu le tennis, on ne vous apprend rien en vous disant que le Brésil s’enflamme à nouveau pour Joao Fonseca. Toujours passionnés quand il s’agit de supporter un de leur représentant qu’importe le sport, les fans auriverde sont légion à se déplacer sur les tournois du circuit ATP depuis les premiers coups d’éclats du natif de Rio de Janeiro. Il faut dire qu’ils sont aussi fracassants que prometteurs. Après son titre au tournoi NextGen en décembre dernier, Fonseca a fait parler de lui dès l’Open d’Australie en s’offrant Andrey Rublev, alors 9e mondial, au premier tour et en trois sets. Puis, il a gagné son premier trophée au tournoi ATP 250 de Buenos Aires.

Grâce à lui, il y a beaucoup de personnes qui s’intéressent au tennis

De quoi justifier son statut de phénomène et enflammer un pays en mal de vibrations avec le tennis depuis des années et la retraite de Gustavo Kuerten. “Grâce à lui et à la personne qu’il est ou ce qu’il transmet, il y a beaucoup de nouveaux joueurs au Brésil, beaucoup de personnes qui s’y intéressent et commencent à jouer“, nous raconte Luiz Francisco Garcia Peniza Neto, membre de la fédération brésilienne présent à Paris pour cette quinzaine.

Et si tous les tournois du monde ont découvert à nouveau cette ambiance de samba ces derniers mois dès que le droitier a foulé un terrain, Roland-Garros vibre au rythme des chants brésiliens. Dix-sept ans après la dernière apparition de “Guga” dont la légende reste gravée dans les cœurs à Roland, où il avait gagné l’amour du public en surprenant tout le monde avec le premier de ses trois sacres en 1997 à l’âge de 20 ans. 

On n’ira pas encore jusqu’à comparer les deux étant donné le palmarès et l’histoire de Guga. Mais ils possèdent tous les deux cette chance de réussir à surfer sur cette folie brésilienne toujours aussi rafraichissante. “C’est très difficile de comparer deux personnes. Ce sont deux joueurs différents, cependant ils ont la même joie, la même approche du travail, glisse Luiz Francisco Garcia Peniza Neto. L’attente du peuple brésilien est la même. Mais la différence, c’est qu’aujourd’hui, le tennis brésilien est mieux préparé pour accueillir les personnes qui s’intéressent au tennis“.

Fonseca : “Ils viennent ici par tradition depuis Guga

Visiblement assez serein devant cette passion naissante, Joao Fonseca parvient en tout cas à garder la tête froide malgré l’ambiance parfois bouillante qui accompagne ses matches. “Je savais qu’il y aurait beaucoup de Brésiliens, car ils sont nombreux à vivre à Paris et ils viennent ici par tradition depuis Guga, a confié Fonseca jeudi après avoir battu au deuxième tour Pierre-Hugues Herbert sur le court N.14. Je sens l’énergie lorsque je marque un bon point et le public me soutient et crie mon nom. C’est une vibration que je ne saurais expliquer. C’est incroyable de représenter son pays. Ils t’applaudissent. Et puis après le match, on ne peut pas parler tellement ils crient fort. Ils font du chahut, c’est super cool. C’est une vibration incroyable.”

Porté par tout un peuple avide de revivre des émotions fortes après des années de sevrage dans le monde de la petite balle jaune, Joao Fonseca ne s’emballe cependant pas. Conscient qu’il a encore des étapes à franchir avant de justifier toutes ses attentes, alors qu’il va s’attaquer à Draper, le N.5 mondial. “Je suis jeune, j’acquiers de l’expérience à chaque instant, j’apprends beaucoup de cet environnement, du circuit et des attentes que l’on a”, a avoué le Carioca, capable de placer des frappes d’exception en coup droit. Ce n’est en tout cas pas Roland qui se plaindra de renouer avec la folie brésilienne qui a séduit le Grand Chelem parisien au tournant des deux siècles.



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