ROLAND-GARROS 2025 – Face à Damir Dzumhur, Carlos Alcaraz a tangué : “Je ne savais plus quoi faire”

Le contraste prêtait à sourire. A 6-1, 6-3, 3-2 en sa faveur, pendant que Damir Dzumhur était allongé par terre dans une position comme seuls savent nous installer les kinésithérapeutes, Carlos Alcaraz balayait le fond du court pour rester chaud, concentré. L’Espagnol est un champion et sûrement ne pensait-il pas déjà son lit douillet ; en revanche, il ne s’imaginait certainement pas que le match lui échapperait aussi vite, et aussi fort. Une trentaine de minutes plus tard, il avait laissé filer le troisième set et il était mené 2-0 dans le quatrième par un adversaire retrouvé, qui s’était en plus de ça trouvé le soutien du public du court Philippe-Chatrier.

Alcaraz avait aussi laissé un set au Hongrois Maroszan au tour précédent avant de l’emporter, mais le sentiment de voir la rencontre lui échapper n’avait pas suivi, au contraire de ce vendredi soir sur le court Philippe-Chatrier. “J’avais le match sous contrôle dans les deux premiers sets, et puis, je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé. Je pense que je l’ai laissé trouver son rythme, jouer mieux… Honnêtement, je ne savais plus quoi faire, je ne voyais aucun trou“, a avoué dans un petit rire de soulagement le Murcien en zone mixte après la rencontre. Effacé en début de match, mis en danger sur la plupart de ses mises en jeu, Dzumhur a élevé d’un coup d’un seul son niveau et a pris de court le numéro 2 mondial, légèrement anesthésié — comme le public d’ailleurs — par la tournure qu’avait prise la soirée depuis l’entrée sur le Central.

Mené 2-0 puis 3-1 dans la quatrième manche par un adversaire dont il a salué la qualité à plusieurs reprises une fois la rencontre terminée, Alcaraz a perdu les pédales, avant de s’adapter au plan de jeu plus offensif du Bosnien pour reprendre le dessus. “Il était dans un moment de grâce, pendant que les choses n’allaient pas bien pour moi. J’ai vraiment senti que nous étions proches d’aller au cinquième set, s’est même inquiété l’Espagnol. (…) Quand j’étais mené dans le 4e, il a fallu que je me calme, que je reprenne mes esprits, que je repense clairement à ce que je devais faire. Finalement, j’ai réussi à m’engouffrer dans la petite fenêtre qu’il a ouverte pour terminer, en jouant un bon tennis.”

Carlitos ne s’est pas montré alarmiste pour autant. Content de son début de match, content de sa réaction dans le quatrième set face aux volées à répétition du Bosnien, l’Espagnol s’est montré rassurant sur le plan physique et assure que ce match lui sera utile pour la suite. “Ces moments-là dans les premiers tours t’aident si tu te qualifies, a-t-il argumenté, pour travailler sur les choses qui n’ont pas été et éviter qu’elles se reproduisent. Cela te donne beaucoup de choses positives pour aborder le match suivant.” Match qu’il disputera justement lundi contre Ben Shelton, qui “joue chaque année de mieux en mieux” sur terre battue selon sa propre appréciation. Peut-être l’Américain pensait-il profiter d’un certain effet de surprise face au joueur le plus dangereux du circuit sur terre battue. C’est râpé ; ce vendredi soir, Damir Dzumhur a mis le monstre en alerte.